En 2025, la promesse d’un passage rapide au tout-électrique s’effrite. Porsche, BMW, Audi et Mercedes révisent leurs ambitions, confrontés à une réalité implacable : l’électrique peine à être rentable et le thermique reste indispensable.

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Porsche, premier signal d’alarme

Chez Porsche, le virage électrique se heurte à la dure réalité. Le Macan électrique lancé en 2024 devait marquer une rupture, mais l’ancien Macan thermique reste largement produit, plus rentable, et un nouveau SUV thermique est déjà annoncé pour 2028.

Surtout, la filiale SELFORCE, dédiée aux batteries, s’apprête à licencier près de 200 salariés sur 286 ce lundi !

Créée en 2021 et présentée comme une « pièce maîtresse » de la stratégie électrique, elle a accumulé 295 millions d’euros d’amortissements et n’a jamais pu rivaliser avec les fournisseurs asiatiques. Porsche se tourne désormais vers des partenaires externes comme LG (Corée du Sud) ou KTL (Chine).
Ce revers illustre une vérité dérangeante : même un constructeur de prestige ne parvient pas à sécuriser une filière batterie européenne face aux géants asiatiques.

Les autres constructeurs réajustent aussi

Mercedes avait promis la fin du thermique en 2030. Aujourd’hui, la marque relance le développement de moteurs à combustion pour ses classes phares (C, E, S), tout en maintenant sa gamme EQ et ses hybrides rechargeables sur les SUV et berlines haut de gamme.

Audi revoit sa stratégie : dix nouveaux modèles hybrides rechargeables annoncés en 2025, maintien des moteurs thermiques et abandon de la nomenclature électrique (pairs/impairs), jugée trop rigide pour les clients.

BMW, enfin, assume sa différence. Pour Frank Weber, directeur du développement, imposer le tout-électrique est une « voie sans issue ». Le groupe avance avec la nouvelle plateforme Neue Klasse pour ses VE, mais poursuit aussi le thermique, l’hybride et un programme hydrogène avec Toyota prévu à l’horizon 2028.

Rentabilité et prudence

Les raisons de ce virage sont communes : ventes d’électriques en recul depuis 2024, aides publiques en baisse, coûts de l’énergie élevés, marges trop faibles. À l’inverse, les modèles thermiques continuent d’assurer la rentabilité et la stabilité financière des groupes. Les promesses d’un tout-électrique rapide se heurtent à une réalité industrielle et commerciale bien plus complexe.

L’été 2025 marque un tournant. L’électrique n’est plus vu comme une solution unique, mais comme une offre parmi d’autres. Le cas Porsche en est la preuve la plus flagrante : ce qui devait être une vitrine technologique est devenu un poids financier et social.Au-delà de Porsche, c’est toute l’industrie allemande qui s’adapte : la flexibilité prime désormais sur les slogans. Le futur de l’automobile premium ne sera pas exclusivement électrique, mais résolument multi-énergies.

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