
Le malus écologique asphyxie l’automobile française.
Un secteur en crise, des acteurs en souffrance
Malus écologique : l’automobile européenne sacrifiée pour 0,1 % de pollution mondiale
L’industrie automobile, pilier historique de la puissance industrielle européenne, traverse une crise sans précédent. Au cœur du débat : le malus écologique, qui pèse de plus en plus lourd sur les constructeurs, les distributeurs et les consommateurs. Plafonné à 70 000 euros aujourd’hui et annoncé à 90 000 euros d’ici 2027, il s’ajoute au malus au poids, pouvant atteindre 30 000 euros supplémentaires. Une double peine qui asphyxie tout un secteur. Et pour quel résultat ? Réduire une pollution qui ne représente que 0,1 % des émissions mondiales.
La part réelle de la France dans la pollution mondiale
La France représente environ 0,73 % de la pollution mondiale. À l’intérieur de cette fraction, les véhicules particuliers n’en génèrent que 15,7 %. Autrement dit, l’ensemble du parc automobile français ne pèse que 0,1 % de la pollution mondiale. Malgré ce chiffre dérisoire, la France s’impose des taxes punitives qui fragilisent son économie et menacent directement son industrie automobile. Les politiques publiques se focalisent sur une cible secondaire, pendant que les véritables contributeurs mondiaux aux émissions poursuivent leur croissance sans contraintes équivalentes.
Un secteur en crise, des acteurs en souffrance
Les conséquences de cette fiscalité punitive sont visibles à chaque maillon de la chaîne. Les constructeurs, déjà contraints par des normes européennes parmi les plus strictes au monde, peinent à investir dans la recherche et l’innovation. Les distributeurs, étouffés par des véhicules frappés de malus démesurés, voient leur clientèle se détourner. Les consommateurs, quant à eux, hésitent à acheter de nouveaux modèles, préférant conserver des véhicules plus anciens, parfois plus polluants. Résultat : le parc automobile vieillit, la consommation ralentit, l’épargne progresse et l’ensemble de l’écosystème s’affaiblit.
Un déséquilibre mondial flagrant
Pendant que l’Europe choisit la voie de l’autodestruction industrielle, la Chine poursuit son expansion. Premier producteur et consommateur de charbon, elle génère à elle seule 34 % des émissions mondiales. Avec les États-Unis et l’Inde, ces trois pays représentent ensemble 54 % des émissions de CO₂. Ces puissances ne ralentissent pas leur croissance au nom de l’écologie. Elles protègent leurs industries stratégiques, tandis que l’Europe choisit de fragiliser la sienne, au risque de se rendre dépendante des importations de véhicules électriques low-cost venus d’Asie.
Une transition mal préparée et idéologique
La transition écologique est nécessaire, mais elle doit être pragmatique, progressive et réaliste. Or, les choix actuels sont davantage dictés par une idéologie bien-pensante que par une stratégie économique. En frappant aveuglément l’automobile, l’État oublie qu’il réduit aussi ses propres recettes fiscales. Moins de ventes, c’est mécaniquement moins de TVA, moins d’impôt sur les sociétés, moins de cotisations sociales. En somme, la politique actuelle détruit de la richesse et fragilise les équilibres budgétaires.
Vers une impasse industrielle et fiscale
Si la tendance se poursuit, la France et l’Europe risquent de voir s’effondrer l’un de leurs derniers bastions industriels stratégiques. L’automobile n’est pas qu’un secteur économique, c’est un symbole de savoir-faire, d’innovation et de puissance industrielle. L’asphyxier au nom d’un impact marginal sur la pollution mondiale, c’est scier la branche sur laquelle repose encore une grande partie de la prospérité européenne.
Choisir la raison plutôt que la punition
Il est urgent de changer d’approche. La France et l’Europe doivent abandonner les logiques punitives qui fragilisent leurs entreprises et leurs citoyens, et adopter une stratégie réaliste et ambitieuse. Plutôt que de céder à une doctrine écologiste déconnectée des réalités, il est temps de réconcilier écologie et économie, innovation et compétitivité. Car en continuant sur cette voie, ce n’est pas seulement l’automobile que l’on condamne, mais l’ensemble de notre puissance industrielle et économique.
Un Article signé Edouard Bonnefis.